Des milliers de Français ont dans leur tiroir un manuscrit prêt à être envoyé à une maison d’édition. L’immobilisme patent de ce constat peut avoir plusieurs raisons : le souhait de garder l’oeuvre pour soi, la peur d’essuyer un (énième ?) refus, la difficulté des démarches, le coût, l’indécision quant à la maison d’édition, etc. Petit guide pour enfin envoyer votre manuscrit poussiéreux à un comité de lecture.
Etape 1 : Soigner son manuscrit et rédiger une lettre de présentation
Même si vous aspirez à un monde où l’esprit est roi, la forme a toute son importance, à commencer par les coquilles et fautes d’orthographe. Si le comité de lecture s’arrache les yeux dès les premières pages à cause de fautes, il n’ira certainement pas plus loin, en particulier les grandes maisons d’édition. Pour y remédier, vous avez deux options : soit faire relire par une ou plusieurs personnes qui ont l’oeil (#grammarnazi), soit utiliser un logiciel comme Antidote, qui repère pas mal de fautes.
Concernant la mise en page du manuscrit, préférez des polices courantes et lisibles comme Times ou Arial, de taille 12, avec des marges assez larges de chaque côté, en haut et en bas, et un interligne d’1,5. Ces critères valent lorsque la maison d’édition que vous visez ne précise pas la mise en page souhaitée. Dans le cas contraire, vous pouvez trouver les consignes de rédaction et de typographie dans la rubrique Envoyer un manuscrit sur le site des maisons d’édition.
Enfin, rédigez une courte lettre de présentation de votre manuscrit (moins d’une page). Vous devrez justifier l’envoi à cette maison d’édition en particulier et proposer un résumé de votre livre. N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées si vous voulez recevoir une quelconque réponse !
Etape 2 : Choisir une maison d’édition
Avant de vous précipiter à la poste muni(e) d’enveloppes destinées aux plus grandes maisons d’édition (et peut-être aussi à toutes les autres), mieux vaut cibler que vous éparpiller ! Rien de tel que de balancer son manuscrit à n’importe qui pour se le faire automatiquement refuser.
Commencez par définir le genre de votre manuscrit : roman, poésie, théâtre… Puis à le préciser. Si c’est un roman, s’agit-il plutôt de science-fiction, de fantasy à la George R.R. Martin, d’histoire ? Ensuite, faites vos recherches en utilisant ces critères pour trouver les maisons d’édition qui correspondent à votre genre. Parmi elles, certaines publieront à compte d’auteur (vous devez payer des frais pour la parution de votre livre) ; d’autres ne recevront plus de manuscrit pendant une période donnée ou sur une collection en particulier ; d’autres encore ne publieront que très peu d’ouvrages et ne paraitront pas en très grande forme.
Concernant les livres d’art, la démarche est un peu plus complexe vu qu’il s’agit d’un domaine spécialisé. Les artistes ont souvent recours à la souscription pour couvrir les frais d’édition. A savoir qu’un livre d’art accompagné d’une exposition ou d’un événement se révèle plus rentable.
Après ce premier tri, épluchez le catalogue éditorial des maisons sélectionnées. Et puisque vous avez le temps, n’hésitez pas à lire ou parcourir quelques ouvrages de leurs collections pour voir si vous pourriez y inclure votre manuscrit.
Il ne vous reste plus qu’à prendre note de l’adresse de la maison et des conditions d’envoi (et de retour éventuellement). Certains cas rares acceptent l’envoi par voie électronique.
Etape 3 : Protéger son manuscrit et attendre
Avant tout envoi, pensez à protéger votre manuscrit contre tout plagiat. Pour ce faire, vous pouvez soit :
- vous envoyer votre manuscrit à vous-même par lettre recommandée avec accusé de réception, coller l’étiquette sur le rabat de l’enveloppe et surtout ne jamais l’ouvrir. Il s’agit de la solution la plus économique.
- déposer son manuscrit en ligne
- envoyer le manuscrit et 45€ à la Société des Gens de Lettres pour protéger votre manuscrit pendant 4 ans
Il ne reste qu’à envoyer votre chef d’oeuvre et à attendre patiemment une éventuelle réponse (comptez deux à six mois pour ceux qui répondent). Qui sait, vous serez peut-être le prochain Gilles Legardinier ou la prochaine J.K. Rowling !